Le « GRENIER DE L’EUROPE » en PLEINE MUTATION
L’AGRICULTURE EN UKRAINE au début du XXI° SIÈCLE .
ou
Le « GRENIER DE L’EUROPE » en PLEINE MUTATION
"LES KOLKHOZIENS"
Ouvriers des Kolkhozes depuis des générations, habitant sur place et vivant en autarcie.
Bien souvent l’homme étant appelé pour partir à la guerre , la femme continuait à servir le kolkhoze.
Et c’est ainsi que nous trouvons toute la gestion, la paperasserie entre les mains des femmes. Elles étaient dirigées par le chef du kolkhoze, ingénieur agronome, encadré par un vétérinaire et un chef d’atelier.
La paperasse était énorme, rien ne pouvait être exécuté sans , dirons nous, un ordre de mission, qui devait être signé par plusieurs responsables, ceci afin d’éviter toute dérive.
Chaque Kolkhoze était fait pour vivre en parfait autarcie.
Il avait son village, comprenant tous les services que nous pouvons trouver dans un village
( école, lieu de culte, bar qui fait aussi restaurant, mini hôpital avec (médecin, infirmier), sa police, commerces ).
Toutes les petites industries nécessaire pour vivre par sois même :
La scierie, la menuiserie.
La forge
Les ateliers mécaniques
Et tout ce qui est nécessaire pour la vie du village.
A chaque Kolkhoze, il est attribué du matériel pour travailler le sol, traiter, récolter.
Ainsi que les animaux, :Bovins, porcins , avicoles et piscicoles ( chaque village ayant ses étangs.).
Le matériel de transport : camions, chevaux, autobus, side-car et j’en oublie.
Les bâtiments, pour stoker le matériel, les récoltes.
Les bâtiments pour le personnel : cantines, dortoirs, sanitaires.
Sans oublier les bâtiments d’élevage.
Parfois une industrie ou plusieurs qui s’installent.
Tout pour vivre heureux !!
Mais !… L’URSS, ne peut plus faire face à ses dépenses. La guerre et son matériel viennent de la mettre en cessation de paiement !.
C’est l’éclatement et Ukraine indépendante vient d’être déclarée !!
Et voilà, nos kolkhoziens propriétaires de 2 à 5 Ha de leur outil de travail, mais uniquement terre cultivable.
Oui, mais le portefeuille est vide et celui du kolkhoze aussi ; alors on fait avec les moyens de bord, on essaye de sauvegarder l’outil de travail ; mais très vite, la réalité éclate.
Avec 3 tracteurs on en fait un, avec 3 moissonneuses une va couper, la deuxième va
endainner, la dernière égrainer. ( faute de pièces, on fait avec ce que l’on trouve sur place ou aux alentours ; les ukrainiens sont de très bons mécaniciens pour ces anciens modèles.)
Et petit à petit cela dégénère, les nouveaux requins arrivent, ils prennent possession des outils de transformations , de stockages, de fourniture de semences, engrais pesticides et voilà, nos pauvres kolkhoziens avec leur petit acte de propriété face à la meute.
Mais la vie s’organise, il faut se nourrir, vivre.
La famille s’éclate, les anciens restent, les jeunes partent à la ville, mais…
l’esprit de famille et de survie restant, de là, va partir l’agriculture dite familiale.
Les anciens qui restent sur place vont garder les terrains qui bordent leur habitation, bien souvent terrains qui leurs étaient attribués pour leurs besoins personnels.
Certains ont une ou deux vaches, quelques porcs, des chèvres, des dindons, des poules, des canards .
Ils cultivent en maraîchage quelques lopins de terre, vivent de la pisciculture, vont chercher les fruits qui leurs sont offerts (dans chaque village des fruitiers étaient plantés), vont ramasser les champignons ; rien ne se perd !.
Le week-end, ou durant les fêtes , les citadins reviennent pour donner un coups de main et ramener les provisions.
Bien entendu, une vache donne du lait, plus qu’il ne faut pour les besoins familiaux , mais que cela ne tienne , il y a un ramasseur de lait qui avec son camion, ou sa voiture, ou son cheval, ou son side-car, va collecter ce sur plus pour l’amener au centre de ramassage ou un tanker va attendre le camion de l’usine de transformation.
Et, il y a le fromage, le beurre et autres , fait sur place qui seront revendu au marché ou au bord de route.
En effet en circulant sur les routes d’Ukraine, vous trouverez tout ce qui se produit à la campagne et vous pourrez analyser les productions de chaque région.
Vous verrez, les vaches paissent au bord des routes, dans les villages, un chèvre attachée à une chaîne, des poules, des dindons, des canards qui se promènent en toute liberté. !
Ainsi vivent les anciens Kolkhoziens en toute dignité, parfois imbibés d’alcool.
peut être regrettent t’ils l’ancien temps, à l’époque où les kolkhozes étaient en compétition
pour obtenir le titre de meilleur Kolkhoze. !
poivre31@hotmail.com