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UKRAINE un pays qui s'ouvre à l' U.E.
12 août 2007

L'Ukraine, futur géant de l'agriculture ?

Je me souviendrai de mon périple Bulgaro-Ukrainien ! Pensez ! Une nuit en catamaran sur la Mer Noire déchaînée… Croyez-moi, le pied marin d’un agriculteur n’a pas résisté ! Au petit matin, soulagement. Les éléments enfin calmés me laissent découvrir les gigantesques infrastructures du port franc d’Odessa et matérialiser la vocation exportatrice de l’Ukraine.
En pénétrant à l’intérieur du pays si, comme moi, vous êtes agriculteur dans une région où les exploitations font 30 hectares de moyenne, vous êtes frappés par l’immensité des champs. Et vous comprenez que l’agriculture ait toujours été une force de l’Ukraine. Ses cultures couvrent 42 millions d’hectares, dont 40 % sur les fameuses tchernozem. Oh, vous ne connaissez pas ! Allez, je l’avoue. J’ai découvert le nom là-bas. Il s’agit des terres noires, aussi riches en humus que fertiles. Cela dit, si quelqu’un connaît l’origine de leur teneur humifère, je prends.
Dès la fin de ma première journée, j’ai mesuré les formidables atouts du pays et le potentiel de son agriculture, avec des conditions pédoclimatiques très propices à la production de céréales. Alors, vous vous interrogez. Pourquoi ce pays n’est-il pas une puissance agricole mondiale ?
Sous le régime soviétique, les exploitations sont divisées en sovkhozes (fermes d’état), avec des fonctionnaires, en kolkhozes (coopératives) avec des agriculteurs propriétaires d’une part de l’exploitation et en lopins de terre (0,5 à 1,5 hectare), attribués à des ruraux ou des urbains. C’est le vide juridique après l’effondrement du communisme. En 1999, les équipements sont obsolètes et, épuisés par le manque intrants, les sols produisent 40 % de moins qu’en 1990. Depuis, des réformes visent à privatiser les entreprises d’état et créer un financement efficace.
J’ai été saisi par le rôle social de l’agriculture. Pensez. Un tiers des Ukrainiens sont ruraux (16 millions). L’activité agricole emploie 22 % des actifs et fait vivre plus de 40 % de la population.
Les structures agricoles sont très hétérogènes. J’ai vu se côtoyer, des lopins de terre, des fermes familiales de dizaines d’hectares, des entreprises héritières des kolkhozes de milliers d’hectares et des exploitations de 10 000 à 60 000 hectares, purement capitalistiques, qui conservent des pratiques culturales très extensives, et où optimum agronomique ne rime pas avec optimum économique.
Si les millions de paysans des deux premières catégories produisent l’essentiel des fruits et légumes du pays, ils ont des revenus très modestes. En traversant le pays et en voyant ces petites maisons avec deux vaches et quelques volailles qui picorent dans les jardins, j’ai mesuré leur rôle structurant. Mais je m’interroge sur leur avenir.
En malaxant de mes mains ces mythiques terres noires et en rencontrant tous ces gens, j’ai réalisé le fabuleux potentiel de cette agriculture. Malgré la rigueur hivernale et l’instabilité politique, son l’essor s’inscrit dans le cadre d’une économie mondialisée et en fera vite un acteur agricole incontournable.
Il est certain que le pays s’intéresse plus à l’avenir de son économie qu’aux clivages politiques prorusses ou proeuropéens. Il reste que les agriculteurs français ne doivent pas s’effrayer de l’éveil ukrainien. Les besoins alimentaires et énergétiques de notre planète sont de plus en plus considérables ; tous les paysans du monde ne seront pas de trop pour y répondre… si les échanges internationaux sont réglés intelligemment.

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