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UKRAINE un pays qui s'ouvre à l' U.E.
19 mars 2008

Les Etats-Unis et la Russie font assaut d'amabilités sur fond de sérieux contentieux

Reuter

Reçus au Kremlin lundi 17 mars, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le secrétaire à la défense, Robert Gates, sont ressortis optimistes, estimant qu'un accord était en vue sur le bouclier antimissile que Washington veut déployer en Europe, malgré l'opposition de Moscou. Rien de précis n'a été dit sur cet accord mais, pour une fois, le ton était à la cordialité.

Les deux responsables américains ont été reçus par Dmitri Medvedev, le futur président russe, puis par Vladimir Poutine, le président sortant. Depuis l'élection du 2 mars en Russie, il s'agissait du premier contact de l'administration américaine avec M. Medvedev, dont l'investiture aura lieu le 7 mai. "L'échange de vues était sincère", a déclaré M. Gates. "L'atmosphère était très bonne", a renchéri Mme Rice. Rien à voir avec l'accueil glacial qui avait été réservé aux deux émissaires de George Bush lors d'une précédente visite, en octobre 2007. Irrité, Vladimir Poutine leur avait suggéré de déployer le bouclier sur la Lune. Principale pomme de discorde entre les deux anciens ennemis de la guerre froide, la question des installations antimissiles en Europe mine leurs relations, tombées au plus bas niveau depuis l'époque soviétique. Pour Washington, le bouclier antimissile doit protéger l'Occident d'éventuels missiles provenant d'Etats "voyous" comme l'Iran ; pour Moscou, il est une menace à sa sécurité.

A première vue, aucune nouvelle proposition n'a été faite. Les Etats-Unis suggèrent une nouvelle fois de retarder la mise en service des sites - radar en République tchèque, intercepteurs en Pologne - jusqu'à ce que la menace iranienne soit prouvée et se disent prêts à autoriser des inspections russes. Accueillies sans enthousiasme par le Kremlin il y a six mois, ces propositions sont aujourd'hui "étudiées", a précisé Condoleezza Rice. "Nous tentons de combler le fossé qui nous sépare sur le fondement de ce système de défense", a-t-elle ajouté. L'accord est encore loin mais les deux parties semblent prêtes à des compromis. Avec une amabilité peu coutumière, Vladimir Poutine a fait état de problèmes que l'on peut "considérer comme définitivement réglés" et d'une lettre que George Bush lui a adressée il y a quelques jours, "un document très sérieux", a-t-il souligné. Son successeur, Dmitri Medvedev, a toutefois reconnu que des points de discorde subsistaient, "à savoir la défense antimissile et le traité Start", l'accord sur la réduction des armes nucléaires stratégiques qui vient à échéance le 5 décembre 2009.

De part et d'autre, le temps est compté. 2008 est l'année du changement, à Moscou comme à Washington. En mai, M. Poutine quittera le Kremlin. Promis au poste de premier ministre, il pèsera sur les décisions de politique étrangère, un domaine où son successeur fait ses premiers pas. Novembre verra l'élection d'un nouveau président américain. Il s'agit de tout mettre en oeuvre pour préserver la relation de nouveaux aléas.

Placées sous les meilleurs auspices en 2001 - celles de la lutte partagée contre le terrorisme et de la perception par George Bush de "l'âme" de Vladimir Poutine -, les relations diplomatiques entre Moscou et Washington n'ont cessé de se détériorer, alors que paradoxalement les relations économiques et commerciales ont suivi la courbe inverse. Malgré tout, sur les grands dossiers, comme celui du nucléaire iranien, la Russie et les Etats-Unis sont jusque-là parvenus à rapprocher leurs positions.

Reste un contentieux de taille, le projet d'adhésion à l'OTAN de la Géorgie et de l'Ukraine, deux ex-Républiques soviétiques du pourtour de la mer Noire. La candidature de ces deux pays sera examinée au prochain sommet de l'organisation - du 2 au 4 avril à Bucarest. Pour la première fois depuis la création de l'Alliance, un dirigeant russe, M. Poutine, est convié à y assister.

"Nous ne voudrions pas avoir des surprises au sommet de Bucarest. Imaginez le scandale si, en présence du président russe, la Géorgie et l'Ukraine étaient invitées à rejoindre l'organisation", imaginait récemment Andranik Migranian, un politologue proche du pouvoir. Un compromis aurait-il été trouvé ? Le Kremlin a montré ces jours-ci une propension sans précédent à l'ouverture, proposant à l'OTAN son espace aérien et son territoire pour l'acheminement de la logistique nécessaire aux troupes de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF). L'accord sera signé à Bucarest.

La candidature de l'Ukraine et de la Géorgie sont en question. Le sujet divise l'Alliance. L'Allemagne, la France, l'Espagne, la Grèce et la Norvège sont contre. Il faut reconnaître "la sensibilité russe", a rappelé Bernard Kouchner, le ministre français des affaires étrangères, le 6 mars à Bruxelles. "Comment se passer d'un pays qui encaisse 1 milliard de dollars chaque jour de l'exportation de ses hydrocarbures ?", résume un fonctionnaire russe.

MarieJégo

http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/03/18/les-etats-unis-et-la-russie-font-assaut-d-amabilites-sur-fond-de-serieux-contentieux_1024540_3214.html

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