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UKRAINE un pays qui s'ouvre à l' U.E.
26 avril 2008

Les biocarburants sur le banc des accusés

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En moins de deux ans, les biocarburants sont passés du statut de «sauveur de la planète» à celui de «crime contre l'humanité»... Présentés comme une formidable parade au pétrole, ils avaient pourtant tout pour plaire : meilleurs contre l'effet de serre, moins polluants, renouvelables à l'infini mais aussi, du pain béni pour redorer l'image des agriculteurs et pérenniser leurs revenus.

C'était sans compter sur les attaques, venues du monde entier, qui peu à peu ont terni cette image idyllique. Accusés tour à tour d'avoir un piètre bilan énergétique, de déforester, de concurrencer l'alimentation humaine, de provoquer la flambée des prix, voire d'«affamer la planète», les biocarburants de première génération n'auront pas résisté à cette salve de critiques.

Difficile, dans ce contexte, de justifier une exception française. Nos professionnels agricoles ont eu beau expliquer, qu'ici, ces reproches n'avaient pas lieu d'être, leur discours n'était pas audible dans ce brouhaha de réprobation. Le gouvernement vient d'ailleurs de donner le coup de grâce en annonçant «une pause» dans le développement des biocarburants de première génération. Même si la vingtaine d'usines prévues devrait sortir de terre, l'avenir de ces biocarburants semble bel et bien compromis avant même qu'ils n'aient existé.

La première génération est morte, vive la deuxième ? Issus de cultures non alimentaires et de déchets végétaux, ils font pour l'instant l'unanimité. Mais gardons-nous, cette fois, de toute euphorie. Tout est à faire, aucun projet n'a encore abouti en France et cela coûte cher, très cher. Sans compter que d'ici peu, on leur trouvera sûrement quelques vices cachés. Rendez-vous dans dix ans.
Les biocarburants ont reçu une nouvelle salve de critiques au Forum international de l'Énergie à Rome, où producteurs et consommateurs de pétrole les ont accusés d'aggraver la crise alimentaire.

« Il se dessine un conflit entre nourriture et carburant avec pour conséquence des conflits sociaux désastreux pour des bénéfices environnementaux douteux », a lancé le Premier ministre italien sortant, Romano Prodi, devant le Forum énergétique qui réunit pays producteurs et consommateurs de pétrole à Rome.

« Le monde doit décider ce qui doit être la priorité: conduire ou manger », a jugé de son côté le ministre qatari de l'Énergie, Abdallah al-Attiyah, en niant le rôle des prix élevés du pétrole dans la crise alimentaire. « Il ne faut pas mettre en cause le pétrole mais les biocarburants, qui sont à l'origine d'une grande partie du problème », a-t-il déclaré en marge du Forum.

Plus nuancé, Lawrence Eagles, chef analyste à l'Agence internationale de l'énergie, qui représente les intérêts énergétiques des pays consommateurs d'hydrocarbures, estime que les biocarburants « font partie de l'équation de la crise mais c'est faux de vouloir se focaliser uniquement sur eux ». Pour lui, la hausse des prix alimentaires est due surtout à une demande très forte en produits agricoles des pays émergents ».

Pour autant, l'AIE soutient l'utilisation des biocarburants de deuxième génération, qui utilisent des plantes non vivrières. « La deuxième génération a une place dans la palette des énergies », affirme M. Eagles.

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