Paris vacille avec l’Ukraine et le pétrole

La chute des prix du pétrole et le regain de tension en Ukraine ont eu raison du discours accommodant de la BCE. Les résultats d’entreprises ont suscité des réactions tranchées.

Paris vacille avec l’Ukraine et le pétrole

Où l’on reparle de géopolitique… Alors que le Cac 40 était parvenu à faire oublier la mini­panique boursière de mi-octobre en repartant à la conquête des 4.100 puis 4.200 points entre le 20 et le 31 octobre, le risque géopolitique est brutalement revenu sur le devant de la scène. Après cinq jours de Bourse, dont trois dans le rouge, le Cac 40 revient à 4.189,89 points, soit une baisse hebdomadaire de 1,02 %.

La situation dans l’est de l’Ukraine se détériore de nouveau, après les élections qui ont consacré la victoire des dirigeants rebelles. Vendredi, Kiev a dénoncé l’entrée de dizaines de chars et de troupes en provenance de Russie. Cinq ­soldats ont été tués et 31 autres blessés en vingt-quatre heures. La ­conséquence ne s’est pas fait attendre : les marchés ont fait volte-face, quitte à reléguer au second plan les chiffres, pourtant encourageants, de l’emploi américain en octobre. La veille, c’est le discours de la Banque centrale européenne (BCE) qui a, en partie, fait les frais des craintes sur l’Ukraine. Mario Draghi, le patron de la BCE, a confirmé la volonté de l’institution de tout mettre en œuvre pour éviter une bascule en déflation de la zone euro. Pour cela, le bilan de la BCE retrouvera le niveau qui était le sien début 2012, soit une augmentation de 1.000 milliards d’euros… L’annonce a fait ramener la devise unique à 1,2365 $, au plus bas depuis août 2012. Le Cac 40 l’a saluée en s’octroyant jusqu’à 1,6 %. Un autre élément a déstabilisé les marchés, cette semaine : la chute des cours du pétrole. Depuis son pic annuel du 19 juin, à 115,71 $, le baril de Brent de la mer du Nord a décroché de 28 %, et de 10 % sur un mois.

Très nombreuses, les publications de résultats d’entreprises qui ont abreuvé les marchés cette semaine ont parfois laissé un goût amer, comme celles de Crédit Agricole ou de Legrand. Le premier essuie une baisse hebdomadaire de 9,5 %, le second de 6,4 %. A l’inverse, Capgemini et Veolia ont rassuré.

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